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L' HISTOIRE DE BROUÉ

La commune fut constituée en 1790 en exécution des décrets de l'Assemblée Nationale des 15 janvier, 16 et 26 février 1790 qui ordonnaient la division de la France en 83 départements. Le département d'Eure et Loir fut divisé en 6 districts, 40 cantons et 462 paroisses.

La paroisse de Broué, qui avant 1790, dépendait du bailliage royal de Dreux, fut comprise avec 15 autres communes dans le Canton de Bû.

Ce n'est que le 15 janvier 1791 que la commune de Broué fut divisée en 4 sections:

qui sont: Section A: dite de Marolles

Section B: dite de Bécheret

Section C: dite d'Orvilliers

Section D: dite du Bois de Broué

Chaque section est elle-même subdivisée en un nombre variable de champtiers ou lieux-dits.

 

La particularité de notre village est d'être bâti sur une taupinière de sable d'environ 3 km de circonférence d'une hauteur de 12 m au-dessus de la plaine environnante.

On suppose que l'origine de Broué vient de Broilius, lieu destiné au pâturage.

Brolium, Broletum furent dégénérés au XII ème siècle. On retrouve Broetum vers 1 110, Broedatum vers 1 115,  Brodéocum en 1 184, Broé en 1 250, puis Broeium, Brouetum dont notre idiome français a fait Brouez, puis Broué.

Il est probable que les premiers habitants sont venus de la forêt de Dreux.

Il devait s'agir de bûcherons ou charbonniers qui construiront leurs huttes sur le versant Sud de la butte, dominant ainsi la plaine.

Toute la partie Ouest de Broué était boisée. Le défrichement de ces bois aurait amené un tel dessèchement que le ruisseau , qui a sa source dans les collines près de Fontaine, n'a plus aujourd'hui qu'un faible débit et se tarit même l'été, alors qu'autrefois, cette source aurait eu assez d'eau pour faire tourner un moulin.

On trouve également dans nos lieu-dits, Section D: "Les déserts".

Le fait que des agriculteurs éleveurs s'installent à cet endroit est surprenant, car il faut creuser des puits de 30 m pour trouver l'eau potable, alors qu'à Marolles ou Bécheret, on trouve l'eau avant 10 m.

Des fouilles faites par M.Lainé mirent en évidence la présence d'une villa gallo-romaine, au lieu-dit "la Vieux Ville". Il y retrouva des losanges en mosaïque de marbre noir, certainement le dallage d'un temple, ainsi que des vases, une lance, une clé romaine, une bague, des pièces de monnaie et un graphium en bronze.

Il trouva également des cendres, du charbon et des fers tordus qui furent pour lui la preuve des invasions barbares dans notre région: notamment les Francs qui pillaient et incendiaient tout sur leur passage.

Un laboureur, en 1 645, trouva au lieu-dit "La Giguetterie", un pot de terre rempli d'environ 800 pièces de monnaie romaine datant du 3ème siècle.

On peut supposer que nos ancêtres décidèrent de construire l'église afin de faire face à d'éventuels invasions ou pillages, et avoir ainsi un lieu construit en pierres pouvant servir de refuge.

Jusqu'en 1910 notre cimetière se situait autour de l'église, comme dans beaucoup d'autres villages, mais devenant trop exigü, il fut transféré dans une nouvelle parcelle de terre achetée par la commune au lieu dit "les Graviers".

L'EGLISE DE BROUE

Broué avait déjà son église au XIIème siècle. C'était un rectangle long de 16m et large de 10, construit en maçonnerie de silex et flanqué de dix contreforts en pieux de grés.

Elle avait une grande porte, celle qui existe encore, dans la pointe, vers le couchant, et deux portes latérales au midi.

Elle était éclairée par dix petites fenêtres en plein cintre placées à 4m au-dessus du sol.

Son clocher était une petite pyramide placée à cheval sur le faîte, à l'extémité, vers le soleil couchant.

Cette église de la plus pure architecture romane, où l'on voit exclusivement du plain cintre: voûte, portail, fenêtres, porte son cachet d'antiquité dans l'adoption de son patron, Saint Martin. Ce saint fut en effet vénéré dans les temps les plus reculés des Gaules.

Au commencement du XVIème siècle, cette première église fut jugée insuffisante pour contenir les fidèles.

En 1516, la petite église, jointe au grand bâtiment, fut édifiée; l'ensemble étant soutenu au milieu par sept piliers de pierre, avec cinq arches de même matière.

Une partie du cimetière fut prise pour l'augmenter et l'ensemble fut béni le 16 novembre 1557, alors que la dédicace de l'église de Broué, par Erard de la Mark, évêque de Chartres datait, elle, de juin 1510.

Après la bataille de Dreux, en 1562 où les Huguenots furent vaincus, de nombreux troubles eurent lieu et le mobilier de l'Eglise de Broué fut en grande partie saccagé. Les vitres de l'église furent cassées, et sans le courage d'une habitante nommée Perrine RICHART qui s'écria : " Au feu! Au feu! eh quoi! messieurs, voulez-vous brusler nos maisons en bruslant ce lieu?", l'église entière et le village auraient été réduits en cendres.

Vers 1583, les horreurs de la peste s'unirent aux horreurs de la guerre. La population fut décimée et le curé Gaultier Bertrand fut atteint par le fléau et en mourut au mois d'octobre.

En 1595, Broué fut occupé par les troupes assiégeantes et traversé par six compagnies qui se rendaient à Berchères.

Ainsi en 1601, la tour fut commencée, et de là continuée jusqu'en 1615, notre clocher ainsi terminé servait de refuge aux habitants en cas de troubles....

En 1614, fut abattu le vieux clocher, devenu inutile, et depuis les travaux d'entretien furent les seuls à déranger la quiétude de ce vieil édifice conservé avec soin par les municipalités successives.

L'actuel clocher a une hauteur dépassant 30 mètres, sa base est un rectangle de 8,5m sur 6, elle est arc-boutée à quatre énormes contreforts en pierre de Vernon. A l'intérieur est un escalier en pierre éclairé par de petites ouvertures, et qui conduit jusqu'au beffroi. Plus haut, sous l'ardoise, l'ascension ne se fait plus qu'au moyen d'échelles de bois.

La première cloche fut fondue en 1657; celle qui se trouve actuellement dans notre clocher date de 1874, sur cette cloche, on lit:

En avril 1874, j'ai été bénite dans l'église de Broué par M.Louis-Eugène THIVAUT, curé de la paroisse, et nommée Jeanne-Marie par M.Georges de Sénarmont, propriétaire au château de Badonville, conseiller à la Cour des Comptes, et  par Mme Adrienne-Marie HUBERT, épouse de M.Ferdinand MOREAU, propriétaire au château d'Anet, conseiller général d'Eure et Loir, député à l'Assemblée Nationale, officier de la Légion d'Honneur; M. FROMENTIN Jean, Maire; M.CAMU J uvénal, adjoint:; MM de SENARMONT Georges, PRUNIER Désiré, DAGRON Frédéric, FORFAIT Louis, FRICHOT Jules, ROUSSEAU Eugène, LEGRAND Achille, Egasse Jean-Baptiste, BESNARD Eugène et AUBé Philidor; conseillers municipaux; MM FORFAIT Jean-Baptiste, AUBé Louis, DUCLOS Auguste et LETARTRE  Isidore,  marguiliers.

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Une horloge fut installée sur le clocher en 1770, par le sieur LAVILLE, horloger à Coudres, cette horloge avait la particularité de n'avoir  que l'aiguille des heures. Elle resta ainsi jusqu'en 1893, époque à laquelle fut posée l'aiguille des minutes par M. BEAUVIVIER, horloger à Houdan sur un cadran neuf, fait par M.HERMIER, menuisier à Broué. Cette horloge, défectueuse, fut démontée et donnée à l'église d'horlogerie d'Anet.

Durant la dernière guerre, notre clocher subit de gros dommages dus à des bombardements allemands.

La dernière réfection du clocher et la pose du nouveau coq datent de l'automne 1990.

L'essentiel de ces renseignements sur l'histoire de l'église est extrait du "Livre-Journal de Guillaume MAILLET et Tournois de Bonnevallet.

Aussi devant un lieu représentant toute l'histoire de notre village, on peut être surpris du manque de respect de certains de nos concitoyens qui laissent leurs enfants casser les vitraux, ou leurs chiens déféquer aux abords de l'église.

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